APPEL À L'ACTION
DU PLUTONIUM MILITAIRE
DANS LES CANDU?
NON MERCI !
Campagne contre l'expansion du nucléaire
412-1 rue Nicholas, Ottawa
Ontario, K1N 7B7
téléphone: (613) 789 3634 courrier électronique: cnp@web.net
[ for the English Version ]
avril-mai 1997
Chers ami(e)s,
Nous sommes confrontés à une situation d'urgence sans précédent et avons besoin de votre aide.
Énergie atomique du Canada limitée (ÉACL) et Ontario Hydro ont mis de l'avant un plan qui prévoit l'importation de 100 tonnes de plutonium militaire des États-Unis et de Russie au cours des 25 prochaines années. Ce plutonium militaire serait expédié sous forme de grappes de combustible d'oxydes mixtes, aussi appelé combustible MOX: un mélange d'oxyde de plutonium de d'oxyde d'uranium. On prévoit l'utiliser dans des réacteurs CANDU en Ontario.
Le Premier ministre Jean Chrétien a déclaré que le Canada appuie le plan en principe, et ce sans consultation publique ou débat parlementaire. On a déjà approuvé l'importation de 600 grammes de plutonium en provenance du stock d'armes nucléaires pour des fins d'essais de combustion cette année dans un réacteur nucléaire situé à Chalk River, en Ontario.
Le premier essai de combustion, qui se ferait dans les laboratoires de Chalk River, en Ontario, est prévu pour décembre, 1997. La Commission de contrôle de l'énergie atomique a décidé qu'une évaluation environnementale ne serait pas nécessaire. La ministre des Ressources naturelles a cependant déclaré que « le projet devra être soumis à une évaluation et obtenir tous les permis nécessaires des autorités gouvernementales fédérales et provinciales en matière de sûreté, de santé et d'environnement. » [trad. ccen]. Selon la ministre McLellan, une consultation publique portant sur la proposition ferait partie du processus de délivrance de permis.
Il y a beaucoup d'opposition à ce plan. Au cours de 1996, plusieurs groupes d'intérêt public canadiens, tels que Energy Probe, le Regroupement pour la surveillance du nucléaire, Nuclear Awareness Project, Concerned Citizens of Manitoba, Concerned Citizens of Renfrew County et le Sierra Club du Canada ont écrit à des membres du Cabinet fédéral afin d'exprimer leurs préoccupations sur l'importation de combustible à plutonium. À niveau international, dans un communiqué de presse émis le 14 janvier 1997, 171 organismes oeuvrant dans le domaine de la paix, de l'environnement et de la médecine ont condamné la récente décision du gouvernement américain de poursuivre l'option d'utiliser un combustible à plutonium dans des réacteurs de puissance (ou réacteurs « commerciaux » ).
La CCEN s'oppose à l'importation et à l'utilisation du combustible à plutonium pour plusieurs raisons :
- Avec cette façon de procéder, au lieu de « forger les épées en socs » , on contribuerait plutôt à mettre en place une mortelle économie globale du plutonium. Même si une partie du plutonium militaire est consommé lorsqu'on le « brûle » dans un réacteur nucléaire, il se crée en même temps du plutonium nouveau qui se retrouve dans les déchets. La production mondiale du plutonium est à la hausse et le Canada ne manifeste pas son opposition. Le plan en question pourrait marquer le début d'une économie du plutonium globale. Cela pourrait vouloir dire que qu'un flot continu de plutonium provenant de sources tant militaires que civiles pourrait faire son chemin jusque dans nombre de pays à travers le monde. Qui plus est, ces importations de combustible à plutonium ne feraient qu'aggraver les problèmes de gestion et de stockage des déchets nucléaires que nous avons déjà sur les bras et dont nous ne savons que faire.
- Ce projet de combustible à plutonium ne sert qu'à appuyer l'industrie nucléaire canadienne en déclin et à perpétuer une manière de produire de l'électricité qui est contraire aux principes du développement durable. On a commencé à fermer de nombreux réacteurs nucléaires partout sur la planète, y compris les réacteurs CANDU au Canada, et ce, bien avant la fin de leur durée de vie prévue. Si on procède avec le plan d'importation du plutonium, le Canada devra s'engager à garder en service pendant plusieurs dizaines d'années certains réacteurs qui seraient désignés à cet effet, même s'ils nécessitent des réparations coûteuses et même s'il existe des solutions de rechange plus économiques et sécuritaires pour répondre à nos besoins énergétiques. Notre gouvernement s'engagerait en fait à appuyer financièrement l'industrie nucléaire pendant un quart de siècle encore.
- Le transport du combustible à plutonium au Canada présente un risque sérieux pour la santé et la sécurité publiques. Même une très petite quantité de plutonium dispersée dans l'atmosphère pourrait avoir des conséquences désastreuses. Lauréate du prix Nobel de la paix, l'Internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire estime qu'une quantité de 27 microgrammes (ou 27 millionièmes d'un gramme) de plutonium-239 insoluble qui se loge dans les poumons est suffisante pour causer un cancer chez un adulte (Plutonium: Deadly Gold of the Nuclear Age, International Physicians Press, 1992, p. 148). C'est donc dire que les 600 grammes de plutonium (équivalent à 600 millions de microgrammes) que l'on propose brûler à Chalk River suffiraient, en théorie, pour tuer les trois quarts de la population du Canada.
- L'importation du plutonium aurait des effets sur les droits et libertés des Canadiens. Puisque le projet nécessite le transport de plutonium de qualité militaire (l'explosif par excellence de l'arsenal nucléaire) sur d'énormes distances, les chances que cette substance tombe dans les mains de terroristes sont donc plus grandes. La National Academy of Sciences des États-Unis a déclaré que le transport de combustible à plutonium nécessiterait des mesures de sécurité égales à celles qu'on met en place pour le transport d'armes nucléaires. La Harvard School of Law et la Commission royale d'enquête sur la pollution de l'environnement du Royaume-Uni ont toutes deux déclaré que les mesures de sécurité qui doivent être mises en place pour la commercialisation du plutonium et les conséquences de celles-ci sur les droits et libertés civiques sont très préoccupantes.
L'appui du gouvernement fédéral au projet de combustible à plutonium ne résulte d'aucun processus démocratique ouvert. Entrez en contact avec votre député(e), le Premier ministre, les ministres des Affaires extérieures, de l'Environnement et des Ressources naturelles et faites-leur savoir que le projet de combustion de plutonium et les projets d'importation subséquents ne doivent pas aller de l'avant.
Vous trouverez ci-joint une lettre. Nous vous suggérons de l'envoyer au député de votre circonscription et au ministre ontarien de l'Environnement et de l'Énergie, Norman Sterling, qui est le ministre responsable d'Ontario Hydro.
Nous vous prions de nous envoyer copie de toute lettre que vous adresserez aux députés et autres politiciens et de nous tenir au courant de vos efforts pour enrayer l'importation du combustible à plutonium militaire.
En espérant bientôt recevoir de vos nouvelles, je vous prie d'agréer mes salutations distinguées.
La Coordonnatrice
Kristen Ostling
Vous pouvez poster une lettre dans une enveloppe non-affranchie
au Premier ministre et à tout député(e) à l'adresse suivante:
Chambre des communes
Ottawa (Ontario)
K1A 0A6
Téléphonez au Premier ministre au 613-992-4211
ou envoyez-lui une télécopie au 613-941-6900
Nous vous suggérons aussi
d'écrire au Premier ministre de votre province.
Voici un exemple d'une lettre :
Nous vous prions de compléter la lettre et de l'envoyer au bureau de votre député(e) élu(e)
Chambre des communes
Ottawa (Ontario)
K1A 0A6avec copie à la CCEN, soit - par télécopieur (613-241-2292) ou
- par la poste (412-1 rue Nicholas, Ottawa, Ontario K1N 7B7)
juin 1997
Chambre des communes
Ottawa (Ontario)
K1A 0A6
Madame la députée,
Monsieur le député,
Énergie atomique du Canada limitée (EACL) et Ontario Hydro ont mis de l'avant un plan pour l'importation au Canada de 100 tonnes de plutonium militaire en provenance des États-Unis et de Russie au cours des 25 prochaines années. Ce plutonium militaire serait expédié sous forme de grappes de combustible d'oxydes mixtes et serait « brûlé » dans des réacteurs CANDU en Ontario.
Le Premier ministre Jean Chrétien a déclaré que le Canada appuie le plan en principe, et ce sans consultation publique ou débat parlementaire. On a déjà approuvé l'importation de 600 grammes de plutonium en provenance du stock d'armes nucléaires pour des fins d'essais de combustion cette année dans un réacteur nucléaire situé à Chalk River, en Ontario.
L'essai de combustion du combustible à plutonium et le plan subséquent d'importation de plutonium ne doivent pas aller de l'avant pour les raisons suivantes:
- Cette initiative ne contribuera pas à « forger les épées en socs » . Au contraire, elle contribuera plutôt à mettre en place une mortelle économie globale du plutonium en rendant cet explosif nucléaire plus accessible et en augmentant donc le potentiel de prolifération.
- Ce projet de combustible à plutonium ne sert qu'à appuyer l'industrie nucléaire canadienne en déclin et à perpétuer une manière de produire de l'électricité qui est contraire aux principes du développement durable. Si on procède avec le plan d'importation du plutonium, le Canada devra s'engager à garder en service pendant plusieurs dizaines d'années certains réacteurs qui seraient désignés à cet effet, même s'ils nécessitent des réparations coûteuses et même s'il existe des solutions de rechange plus économiques et sécuritaires pour répondre à nos besoins énergétiques.
- Le transport du combustible à plutonium au Canada présente un risque sérieux pour la santé et sécurité publiques. Même une très petite quantité de plutonium dispersée dans l'atmosphère pourrait avoir des conséquences désastreuses.
- Les mesures de sécurité qui devraient être mises en place pour l'importation du plutonium auraient des effets sur les droits et libertés des Canadiens. Le transport de combustible à plutonium nécessiterait des mesures de sécurité égales à celles qu'on met en place pour le transport d'armes nucléaires.
Je vous recommande vivement de faire pression sur le gouvernement pour qu'il renverse sa décision de permetre l'importation de combustible à plutonium.
Je vous prie d'agréer, monsieur, madame l'assurance de ma considération distinguée.
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[ Répertoire du RSN ] ccnr@web.net

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