N O U V E L L E S

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LES ARTICLES


le 4 novembre, 1999 - Le Bloc s'oppose à l'importation du plutonium.

Le Droit
page 21

Le Bloc québécois a décidé à son tour de s'opposer à l'importation de plutonium en sol canadien. La formation politique a soutenu hier que le premier ministre Jean Chrétien aurait dû procéder à une vaste consultation de la population avant de donner son feu vert au recyclage du plutonium russe dans les réacteurs nucléaires de l'Ontario.

Produit extrêmement radioactif, le plutonium provient du démantèlement des armes nucléaires de l'ancienne Union soviétique. «Jean Chrétien a pris cette position unilatéralement sans consulter la population», a déploré la députée Francine Lalonde.

La dénonciation du Bloc suit celle du NPD qui s'oppose publiquement à l'importation depuis plusieurs semaines en raison des dangers potentiels de cette matière radioactive. S'il est importé au Canada, le plutonium sera expédié par bateau à partir de Saint-Pétersbourg, en Russie.

Il passera par le fleuve Saint-Laurent jusqu'à Cornwall, puis prendra la route jusqu'au laboratoire nucléaire de Chalk River dans le nord de l'Ontario.

Il s'agira de petits échantillons pesant quelques centaines de grammes. Le plutonium est mélangé à de l'uranium pour former un combustible qu'on appelle le MOX.


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le 4 novembre, 1999 - Résidus nucléaires; Le Bloc part en guerre.

Le Soleil
page A10

par Raymond Giroux

Le Bloc québécois part en guerre contre le MOX. Les 25 députés du parti représentants des comtés riverains du Saint-Laurent mobilisent leurs forces pour convaincre le gouvernement fédéral de revenir sur sa décision d'importer via le fleuve une livraison de MOX, un combustible radioactif à base de plutonium.

Un navire doit quitter le port de Saint-Petersbourg, en Russie, à une date indéterminée ce mois-ci, question de remonter le fleuve avant l'arrivée des glaces. Le gouvernement canadien conserve le secret le plus absolu sur le nom du navire et son itinéraire.

Les bloquistes profiteront de la relâche parlementaire, la semaine prochaine, pour convaincre les municipalités tout au long du fleuve d'imiter le geste posé la semaine dernière par la Communauté urbaine de Québec et de voter une résolution contre le passage sur le fleuve d'un produit qu'ils considèrent comme dangereux.

Le parti avait déposé un mémoire à Transports Canada, à la mi- octobre, mais c'est le NPD qui avait attiré l'attention des élus locaux par une lettre signée de leur cheffe, Alexa McDonough, les avisant des risques provoqués par le projet fédéral.

Par l'entremise des députées Jocelyne Girard-Bujold, critique en matière d'Environnement, et Francine Lalonde, responsable des Affaires étrangères, le Bloc exige la tenue d'un débat aux Communes et des consultations publiques sur le principe de l'importation du MOX même à titre expérimental.

Le MOX, un résidu des armes nucléaires rendues inutiles par la fin de la guerre froide, doit être recyclé comme combustible à Chalk River, en Ontario. Les responsables de l'Ontario Power Generation ne manifestent cependant aucun intérêt pour le projet, et de nombreuses municipalités de cette province touchées par son transport ont protesté avec vigueur.

Le MOX originaire de Russie doit prendre la route à Cornwall, une fois sa traversée du Québec terminée. Un autre convoi en provenance des États-Unis, cette fois, traversera la frontière à Sault-Sainte- Marie pour rejoindre les installations d'Énergie atomique Canada de Chalk River.

Les Mohawks des réserves le long du Saint-Laurent ont menacé de bloquer la circulation fluviale pour empêcher le transit du MOX, mais le Bloc québécois se dissocie de ce type de pression. «Nous n'avons pas eu de contacts avec eux», a dit Mme Girard-Bujold, tandis que sa collègue Lalonde insistait sur l'utilisation de moyens légaux pour régler le débat. Les Mohawks d'Akwesasne organisent une manifestion à Cornwall, ce midi, en collaboration avec le groupe Greenpeace.

Le Bloc se défend bien de propager ainsi le syndrome du «pas dans ma cour». «Le Canada n'est pas la poubelle du globe, a certes affirmé la députée de Jonquière, mais il faut être partie d'une décision globale». Il y aura toujours des résidus une fois l'expérience du MOX terminée, rappelle-t-elle, et le Canada n'a toujours pas de solution permanente à offrir pour les déchets radioactifs.

La décision de traiter le plutonium recyclé sous forme de pastilles a été prise à la suite d'un engagement du premier ministre Jean Chrétien lors du Sommet du G7 de Moscou, en 1996, soutient le Bloc. Le Comité parlementaire permanent des Affaires étrangères a déposé en décembre dernier un rapport unanime contre l'utilisation du MOX, mais le gouvernement refusait toujours, hier, d'annoncer sa décision finale.


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le 4 novembre, 1999 - Importation de plutonium; Girard-Bujold sonne la charge des opposants.

Le Quotidien
page 18

par Denis Bouchard

La députée bloquiste de Jonquière, Jocelyne Girard-Bujold, déclare la guerre à l'engagement de Jean Chrétien d'importer 50 tonnes de plutonium des Etats-Unis et de Russie, pour les éliminer, en partie, dans les réacteurs nucléaires CANDU.

Critique bloquiste en matière d'environnement, Mme Girard-Bujold a tenu une conférence de presse, hier, à Ottawa, pour donner plus de poids à son opposition et annoncer, du même coup, ce qui sera fait pour sensibiliser la population.

Trop vite

Mme Girard-Bujold accuse le premier ministre Jean Chrétien d'avoir agi trop rapidement au Sommet du G-7, à Moscou, en 1996, en offrant aux Etats-Unis et à la Russie, de prendre en charge une partie de leur plutonium dans le cadre de l'accord de démantèlement de leurs armes nucléaires.

Cet engagement, explique la députée de Jonquière, fait en sorte que les libéraux n'écoutent personne sur le sujet, allant même à l'encontre d'avis de parlementaires, de groupes environnementalistes et des provinces du Canada. Le Comité permanent des Affaires étrangères de la Chambre des communes a même recommandé au

gouvernement de ne pas brûler le plutonium mélangé à l'uranium (MOX) parce qu'il s'agit d'un projet irréalisable.

Doutes

Selon Mme Girard-Bujold, il y a trop de questions en suspens pour que le Canada s'engage à disposer des déchets nucléaires de pays étrangers. D'abord, le Canada ne saurait pas lui-même comment venir à bout de 24 000 kilogrammes d'uranium usés générés par ses centrales nucléaires.

En plus, elle doute que le projet soit aussi sécuritaire que le fédéral le présente. Des mesures exceptionnelles de sécurité ont été prises pour encadrer le transport du plutonium russe dans la voie du Saint-Laurent. Elle se demande pourquoi le fédéral refuse de préciser quand le plutonium arrivera au pays.

Hier, en fin de journée, elle devait intervenir à la Chambre des communes pour demander un débat d'urgence. Si sa requête est acceptée, elle pourra, ce matin, y aller d'une déclaration de cinq minutes. Elle verra après si le débat d'urgence lui est accordé.

Selon Mme Girard-Bujold, ce n'est pas l'opposition au projet qui se réveille tard, mais bien le gouvernement Chrétien qui n'a rien fait pour agir dans la transparence.

L'opposition se lève

La résistance s'organise, dit-elle, plusieurs villes québécoises dans l'axe du Saint-Laurent se sont déclarées zone libre de déchets nucléaires. La semaine prochaine, semaine de relâche à Ottawa, les députés bloquistes de la vallée du Saint-Laurent tiendront des rencontres de presse pour alerter leur population.

En Ontario, là où passera le plutonium américain, plusieurs villes s'y opposent. Le gouvernement conservateur du premier ministre Mike Harris et Hydro-Ontario rejettent également le projet.

L'arrivée de 50 tonnes de plutonium américain et russe ne serait qu'un premier volet du projet d'importation.


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le 1 novembre, 1999 - Abandon de l'atome: les firmes énergétiques menacent de porter plainte

Agence France Presse

BONN, 1er nov (AFP) -- Les groupes énergétiques allemands sont prêts à porter plainte devant la Cour constitutionnelle si une loi sur l'abandon du nucléaire qui ne leur convient pas entre en vigueur, a prévenu lundi le porte-parole de ces firmes, Otto Majewski.

Le gouvernement allemand devrait se demander s'il a besoin d'une telle confrontation avec les industriels, surtout lorsqu'il tente en même temps de mettre au point avec les firmes un pacte pour l'emploi, a poursuivi M. Majewski, président de la Fédération des producteurs d'énergie nucléaire en Allemagne.

En revanche, si un compromis entre la position gouvernementale et celle des industriels est possible, alors "nous le signerons", a-t-il continué.

En tout cas, les groupes énergétiques ne démordront pas de leur position sur la durée de vie des centrales nucléaires, qu'ils estiment à au moins 35 ans, a-t-il prévenu.

Les Verts, parti du ministre de l'Environnement Juergen Trittin, souhaitent l'arrêt d'au moins une des 19 centrales nucléaires allemandes avant la fin de la législature, soit 2002. Ils militent également en faveur d'une durée de vie maximale pour les réacteurs de moins de 30 ans.

Si le gouvernement veut absolument faire passer cela, alors il devra le faire sans nous, par une loi, a prévenu M. Majewski. "Nous espérons ne pas en arriver là", a-t-il ajouté.


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le 29 octobre, 1999 - Le comité ZIP est contre le transport du MOX.

Le Nouvelliste
page 18

par Brigitte Trahan

Trois-Rivières - Le comité de Zone d'intervention prioritaire (ZIP) du lac Saint-Pierre a pris position contre le transport du combustible MOX provenant d'armes nucléaires périmées de Russie et des États-Unis.

Le comité vient de faire parvenir une lettre au premier ministre du Canada, M. Jean Chrétien, afin de lui faire part de son désaccord face au projet.

Il a aussi fait part de ses objections à Transport Canada «dans l'intérêt de la sauvegarde de l'écosystème du lac Saint-Pierre.»

«Considérant que ce projet entraînera des coûts directs que les Canadiens devront assumer, tant du point de vue de la sécurité, de la santé et de l'administration que du point de vue financier, le comité ZIP du lac Saint-Pierre recommande à Ottawa de chercher avec d'autres pays des moyens de se défaire en toute sécurité des matières fissiles excédentaires au lieu d'accroître le commerce international du plutonium.»

Le comité sollicite l'appui des députés de la région, dans sa requête, ainsi que des MRC et des municipalités riveraines du lac Saint-Pierre.

Le combustible MOX, rappelons-le, devrait être transporté de Russie par la voie maritime du Saint-Laurent d'ici peu pour être acheminé au Centre d'essais d'Énergie atomique du Canada, à Chalk River, en Ontario. Des expériences seront alors conduites afin de déterminer si le combustible peut être utilisé efficacement dans les centrales nucléaires de type CANDU.


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le 22 octobre 1999- Ottawa considère les aspects écologiques de l'énergie nucléaire.

L'Acadie Nouvelle
page 40

Les réacteurs nucléaires Candu, que fabrique le Canada,
demeure une cause de désaccord entre les ministres de l'Environnement.

«Je crois que c'est une des questions à propos de laquelle nous ne sommes pas d'accord», a expliqué la ministre de l'Environnement de la Norvège, Guro Fjellanger. «Je crois qu'il est très important que la réalisation des objectifs de Kyoto n'augmente pas les problèmes environnementaux dans d'autres domaines.»

La ministre a émis ces commentaires à la conférence de presse de clôture d'un forum ministériel international d'Ottawa où près de 30 délégués -- dont plusieurs ministres de l'environnement et experts du monde entier -- ont discuté des moyens à prendre pour atteindre les objectifs fixés lors du Sommet de Kyoto, au Japon.

Le Canada s'est engagé, lors de ce sommet, il y a deux ans, à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 6,0 pour cent par rapport à celles de 1990 et ce, d'ici 2008 à 2012.

Le ministre de l'environnement de l'Angleterre, Michael Meacher, s'est montré d'accord avec les propos de son homologue norvégienne, estimant que la question du nucléaire est hautement litigieuse.

«Cela ne crée pas de gaz carbonique, mais en même temps, il ne s'agit pas d'une source d'énergie renouvelable comme le vent ou l'eau», a continué le ministre britannique.

La rencontre à Ottawa visait à préparer le terrain en vue des négociations sanctionnées par les Nations Unies, à Bonn, en Allemagne, à partir du 25 octobre prochain.

Les pays discuteront notamment des mécanismes pour la réduction des émissions des gaz à effet de serre à l'échelle mondiale.

Une des questions qui sera débattue lors de cette conférence sera celle de la reconnaissance des actions posées par chacun des pays à l'extérieur de leurs frontières.

Selon le ministre de l'Environnement canadien, David Anderson, le Canada devrait être reconnu pour l'exportation de sa technologie nucléaire.

«Le système nucléaire Candu est le plus sécuritaire au monde, et je pourrais même ajouter le meilleur au monde, et il devrait de toute évidence faire partie de cette évaluation», a avancé M. Anderson.

«Ceci ne veut pas dire que (le nucléaire) doit être considéré comme la solution aux problèmes mondiaux, mais tout simplement qu'il ne devrait pas être mis de côté pour certaines applications», a ajouté le ministre canadien.

Ces commentaires surviennent quelques jours après un incident en Corée du Sud, où 22 travailleurs ont été exposés à une fuite d'eau radioactive provenant d'un réacteur nucléaire de fabrication canadienne.

ILLUSTATIONS

  • Le mois dernier, un accident nucléaire au Japon aurait pu avoir des conséquences désastreuses pour l'environnement planétaire.

  • Le ministre de l'Environnement, David Anderson.


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le 22 octobre 1999 - Un élément radioactif dans les dents des bébés américains.

Agence France Presse

NEW YORK (AFP) - Un élément radioactif cancérigène a été détecté dans les dents de bébés américains nés dans les années 1980, à un niveau aussi élevé que dans celles des enfants nées dans les années 1950, lorsque les puissances nucléaires procédaient à des essais dans l'atmosphère, selon les résultats préalables d'une étude rendue publique jeudi à New York.

Ce que les chercheurs du Projet Radiation et Santé Publique (RPHP) ont trouvé «est exactement le même résultat (que dans les années 1950) et devrait susciter le même niveau de préocupation», a déclaré l'acteur Alex Baldwin, animateur d'une conférence de presse présentant cette étude.

Le Strontium-90, un élément radioactif cancérigène apparu en 1945 avec l'ère nucléaire «ne devrait plus être mesurable dans les dents des bébés», après la fin des essais nucléaires français et chinois dans l'atmosphère, a expliqué le docteur Jay Gould, un ancien conseiller à la protection de l'environnement de l'administration Carter et co-directeur du projet.

Or, «nous en avons trouvé 100 fois plus que nous ne le prévoyions», a-t-il assuré, mettant en cause des accidents nucléaires comme ceux de Three Mile Island (Pennsylvanie) en 1979 et la catastrophe de Tchernobyl en 1986, autant que les émanations pas forcément spectaculaires des réacteurs civiles.

Le Strontium-90 avait été accusé dans les années 1950 de provoquer des cancers infantiles, et l'émotion qui avait suivi la publications d'études avait joué un rôle dans la décision du président John Kennedy de signer en 1963 avec l'URSS le traité d'interdiction des essais nucléaires de 1963.

Alec Baldwin et sa femme Kim Bassinger sont résidents de Long Island (banlieue de New York), l'une des trois régions avec le New Jersey (nord-est) et la Floride (sud-est) où sont installées des centrales nucléaires et qui ont été étudiées par le RPHP.

Se présentant comme «un père et un citoyen concerné», l'acteur a parrainé une campagne lancée en janvier, demandant aux parents de faire parvenir à RPHP les dents de lait de leurs enfants... après les avoir récupérées sous leur oreiller comme le veut la tradition.

1.500 dents ont déjà été collectées, et 550 dents provenant d'enfants nés entre 1979 et 1982 analysées. Elle font apparaître des taux de radiation équivalents à ce qu'avait trouvé une étude de 1953, selon le docteur Gould.

«Il y a du Strontium-90, qui provoque des cancers, dans les dents des enfants», a déclaré le docteur Ernest Sternglass, professeur émérite de physique nucléaire à l'université de Pittsburgh. «Il ne devrait pas y en avoir».

Selon RPHP, la structure du Strontium-90 est similaire de celle du calcium et trompe le corps humain qui l'intègre dans les os et les dents.

Il est en outre un signal attestant de l'exposition à d'autres matières potentiellement plus dangereuses, selon ces chercheurs, dont les travaux doivent être publiés dans le International Journal of Health Services.

Le RPHP veut étudier au total 5.000 dents, et a réclamé que les autorités sanitaires américaines lancent de leur côté une étude sur la question.


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3 août, 1999 - La Turquie repousse de plus de 2 mois sa décision d'acquérir une centrale.

Agence France Presse

ANKARA, 20 oct (AFP) - La Turquie a repoussé de plus de deux mois sa décision finale sur le choix du constructeur d'une centrale nucléaire très controversée à Akkuyu, sur la côte méditerranéenne, a annoncé mercredi le ministère de l'Energie.

C'est la deuxième fois que le gouvernement repousse sa décision sur le projet, d'un coût de plusieurs millions de dollars, vilipendé par les écologistes selon lesquels elle sera construite dans une zone à haute sismicité.

La décision avait déjà été repoussée d'un an en octobre 1998 et ne devrait pas être annoncée avant le 31 décembre, a souligné le ministère.

L'opposition à la centrale, dont le projet est dans les airs depuis trente ans, s'est renforcée après un fort séisme dans la région voisine d'Adana qui avait fait plus de 140 morts l'an dernier.

Un groupe de militants de l'organisation écologiste Greenpeace a été interpellé mardi à Istanbul après avoir manifesté contre le projet d'Akkuyu. Ils avaient déployé une grande banderole au-dessus d'un des ponts sur le Bosphore reliant les parties asiatique et européenne de la métropole demandant: "Stoppez Akkuyu".

Trois consortiums à partenaire turc, NPI, à direction fran¨aise, Westinghouse, (USA) et AECL (Canada) sont en lice pour la construction de la centrale d'Akkuyu, près de Mersin, à 60 kilomètres de l'île divisée de Chypre.

Le ministère a souligné que le report n'entraînerait pas une augmentation des offres soumises par les consortiums.


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le 20 octobre, 1999 - Greenpeace demande l'élimination des ogives nucléaires d'Italie

Agence France Presse

ROME (AFP) - L'association écologiste Greenpeace a demandé mercredi l'élimination "immédiate" des ogives nucléaire qui stationnent en Italie et la création d'une zone "dénucléarisée" dans toute l'Europe.

Trois scientifiques américains ont révélé mardi soir dans "le bulletin des scientifiques atomiques" que les Etats-Unis ont déployé des "milliers" d'armes nucléaires à travers le monde pendant la guerre froide, dont l'Italie.

Selon eux une trentaine d'ogives nucléaires ont été stockées sur la base américaine d'Aviano (nord) et la base italienne de Ghedi Torri (nord).

Selon Greenpeace, 18 têtes nucléaires sont stockées depuis 1957 à la base d'Aviano dans des dépôts sous-terrains et 10 autres têtes nucléaires ont été entreposées au fil du temps depuis 1963 sur la base de Ghedi. Ces ogives ont été vérifiées par des spécialistes de l'US Air Force en 1997.

L'association écologiste réclame l'organisation d'un referendum "permettant aux Italiens de se prononcer si le gouvernement n'agit pas immédiatement et concrètement".

Interpellé par les différentes forces politiques italiennes après ces révélations, le ministre de la Défense Carlo Sconamiglio a indiqué une communication jeudi au Sénat sur cette question.


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le 11 octobre, 1999 - Ottawa considère les aspects écologiques de l'énergie nucléaire

La Tribune
page D6

Les réacteurs nucléaires Candu, que fabrique le Canada, pourraient être une cause de désaccord entre les ministres de l'Environnement d'une vingtaine de pays réunis à Ottawa pour discuter de la réduction des gaz à effet de serre.

«Je crois que c'est une des questions à propos de laquelle nous ne sommes pas d'accord, a expliqué la ministre de l'Environnement de la Norvège, Guro Fjellanger. Je crois qu'il est très important que la réalisation des objectifs de Kyoto n'augmente pas les problèmes environnementaux dans d'autres domaines.»

La ministre a émis ces commentaires à la conférence de presse de clôture d'un forum ministériel international où près de 30 délégués dont plusieurs ministres de l'environnement et experts du monde entier ont discuté des moyens à prendre pour atteindre les objectifs fixés lors du Sommet de Kyoto, au Japon.

Engagement canadien

Le Canada s'est engagé, lors de ce sommet, il y a deux ans, à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 6,0 pour cent par rapport à celles de 1990 et ce, d'ici 2008 à 2012.

Le ministre de l'environnement de l'Angleterre, Michael Meacher, s'est montré d'accord avec les propos de son homologue norvégienne, estimant que la question du nucléaire est hautement litigieuse.

«Cela ne crée pas de gaz carbonique, mais en même temps, il ne s'agit pas d'une source d'énergie renouvelable comme le vent ou l'eau», a continué le ministre britannique.

La rencontre à Ottawa visait à préparer le terrain en vue des négociations sanctionnées par les Nations unies, à Bonn, en Allemagne, à partir du 25 octobre prochain.

Les pays discuteront notamment des mécanismes pour la réduction des émissions des gaz à effet de serre à l'échelle mondiale.

Une des questions qui sera débattue lors de cette conférence sera celle de la reconnaissance des actions posées par chacun des pays à l'extérieur de leurs frontières.

Selon le ministre de l'Environnement canadien, David Anderson, le Canada devrait être reconnu pour l'exportation de sa technologie nucléaire.

«Le plus sécuritaire»

«Le système nucléaire Candu est le plus sécuritaire au monde, et je pourrais même ajouter le meilleur au monde, et il devrait de toute évidence faire partie de cette évaluation», a avancé M. Anderson.

«Ceci ne veut pas dire que (le nucléaire) doit être considéré comme la solution aux problèmes mondiaux, mais tout simplement qu'il ne devrait pas être mis de côté pour certaines applications», a ajouté le ministre canadien.

Ces commentaires surviennent quelques jours après un incident en Corée du Sud, où 22 travailleurs ont été exposés à une fuite d'eau radioactive provenant d'un réacteur nucléaire de fabrication canadienne.


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le 12 octobre 1999 - Des matières radioactives continuent à se répandre.

Le Nouvelliste
(Trois-Rivières)
page 26

Douze jours après l'accident nucléaire de l'usine japonaise de Tokaimura, des matières radioactives continuaient à se répandre dans l'atmosphère en raison d'un ventilateur défectueux, a déclaré lundi le propriétaire de l'usine.

Ce n'est que vendredi dernier que les responsables de l'usine, théâtre du plus grave accident nucléaire qu'ait connu le Japon, se sont aperçus de cette fuite radioactive. La société JCO, qui gère cette usine de traitement de combustible nucléaire, située au nord de Tokyo, a attendu lundi pour mettre le ventilateur hors service, selon des responsables.

«Nous discutions de la meilleure façon de gérer la situation, car le niveau de radioactivité dehors était faible», a expliqué Shinji Saeki, un responsable de JCO.

Le ventilateur fonctionnait depuis l'accident du 30 septembre dernier, au cours duquel 49 personnes ont été irradiées, dont trois gravement.

Selon M. Saeki, les responsables de l'usine se sont aperçus la semaine dernière, lors de l'ouverture du ventilateur défaillant, que le niveau de radioactivité y était deux fois supérieur à la limite de sécurité.

Mais une mesure à 50 mètres de l'usine a cependant montré que le niveau de radioactivité n'y atteignait qu'un centième du niveau limite de sécurité. La fuite ne représentait donc aucun danger pour la population vivant près de l'usine, a souligné M. Saeki.

JCO a scellé lundi toutes les portes et fenêtres de l'usine, a-t-il ajouté.


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le 14 octobre, 1999 - Plutonium: 2 Conseillers municipals de Montréal s'inquietent.

(Lettre de M. Rotrand et R. Théorêt)

Montréal, le jeudi 14 octobre 1999

Documentation de l'essai Parallex,
Direction générale du transport des marchandises dangereuses
Transports Canada
Place de Ville, 9e étage
330 rue Sparks
Ottawa, Ontario
K1A 0N5
Télécopieur: 613-990-2917

À qui de droit,

Nous avons récemment appris que Transport Canada a lancé une invitation publique pour recevoir des commentaires sur une proposition permettant l'importation au Canada de plutonium venant de Russie et des Etats-Unis.

Tout en ayant de sérieux doutes quant à la pertinence d'un tel projet, nous désirons pour le moment retenir nos commentaires de fond et vous faire parvenir nos commentaires sur le processus démocratique.

Nous sommes étonnés par le peu de publicité autour d'un enjeu aussi important et par le fait que ni Transport Canada, ni aucune autre agence gouvernementale canadienne n'ait organisé de consultations publiques formelles sur le projet. Il semble que le public n'ait été invité qu'en septembre à faire part de ses commentaires et ce, seulement jusqu'à minuit le 15 octobre.

Transport Canada n'est peut-être pas conscient que la Ville de Montréal, suite à une résolution de son Conseil municipal, a déclaré la ville de Montréal, zone libre l'armements nucléaires. Nous n'avons été témoin d'aucun effort de la part de Transport Canada pour informer notre municipalité du fait que du plutonium pourrait arriver au Canada via le fleuve St-Laurent. Nous avons vérifié auprès du Greffier de la Ville et aucune correspondance concernant ce projet n'a été adressée à la Ville de Montréal.

Nous croyons que nos électeurs et l'ensemble des Montréalais et des Montréalaises, ne sont pas conscients qu'un projet d'importation de plutonium est en voie de discussion. Toutefois, nous croyons que les Montréalais, informés sur un tel projet, seraient très inquiets et souhaiteraient être consultés. Un processus de consultation devrait être disponbile.

Seulement quelques membres du Conseil municipal de Montréal ont entendu parler de ce projet. Nous sommes néanmoins convaincus que notre Conseil municipal souhaiterait étudier attentivement les implications de l'importation de plutonium. Toutefois, les règles de fonctionnement de notre Conseil ne permettrait pas un tel débat avant le 22 novembre 1999, au plus tôt.

Nous demandons donc que Transport Canada organise une consultation publique sur le projet d'importation de plutonium au Canada. Nous croyons qu'il serait dans l'intérêt du public qu'une telle consultation puisse permettre à la population d'évaluer les objectifs du projet d'importation de plutonium et permette également aux gens intéressés, d'étudier et de s'exprimer sur des enjeux tels que les impacts environnementaux, les déchets, la sécurité dans le transport, etc.

Nous demandons donc un délai de 90 jours afin de permettre aux gens qui désirent faire des présentations de préparer leur dossier.

Le plutonium est possiblement le matériau le plus toxique fabriqué par l'être humain. Nous croyons qu'il devrait y avoir un vrai débat public sur la question de l'importation de plutonium au Canada. De plus, la portée d'un tel projet et les risques encourus doivent être clairement discutés.

Nous avons appris qu'un comité multipartiste de la Chambre des Communes a unaniment recommandé en décembre 1998 que le projet d'importation de plutonium soit rejeté. Nous sommes donc étonnés par le fait que le Gouvernement du Canada ait néanmoins mandaté Transport Canada à procéder à une brève période de consultation du public sur ce projet.

Nous avons également été informé que les Conseils municipaux de différentes municipalités de l'Ontario, telles que Sault-Ste-Marie, North Bay, Sudbury et Nepean ont adopté des résolutions exprimant leur opposition au projet d'importation de plutonium.

En tant qu'élus municipaux, nous sommes inquiets qu'un projet comportant des enjeux aussi importants, ne fasse pas l'objet d'un processus démocratique transparent.

Nous aimerions avoir la possibilité de faire une présentation complète et détaillée à Transport Canada sur les enjeux de ce projet.

Veuillez agréer, l'expression de nos sentiments distingués.

Richard Théorêt
Conseiller municipal
            Marvin Rotrand
Conseiller municipal


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le 2 octobre, 1999

- Les Mohawks menacent de bloquer le plutonium russe dans la Voie maritime.

La Presse
page A1

par Bruno Bisson

Les chefs des communautés mohawks de Kahnawake et Akwesasne, Joe Norton et Mike Mitchell, ont promis hier de faire usage «de tous les moyens possibles» pour empêcher qu'un navire transportant du combustible nucléaire russe emprunte la Voie maritime du Saint-Laurent jusqu'à Cornwall.

Ce faisant, les deux chefs mohawks ont «sonné l'alerte» quant à ce projet fédéral d'importer au Canada à partir des États-Unis et de la Russie, dès cet automne, de petites quantités de plutonium de qualité militaire pour les transformer en carburant «civil» pour les réacteurs nucléaires canadiens CANDU.

Interrogés sur les moyens que les Mohawks pourraient utiliser pour nuire au transport de ce singulier chargement nucléaire, MM. Norton et Mitchell n'ont pas été très explicites. Mais lorsqu'un journaliste a demandé au chef d'Akwesasne s'il était possible de bloquer le trafic dans la Voie maritime, M. Mitchell a grimacé un sourire sans équivoque qui a fait rire toute l'assistance, avant de répondre franchement: «Oui!»

Le chef Norton a toutefois ramené ce débat sur les «moyens» à sa plus juste proportion en expliquant que les Mohawks -- dont les deux communautés vivent au bord de la Voie maritime -- souhaitent lancer un véritable débat public sur ces questions non seulement chez eux, mais dans la population canadienne en général.

«Ce que nous aimerions en affichant notre opposition de cette façon, a dit M. Norton, c'est créer un effet boule de neige dans la population. Nous ne souhaitons pas faire usage de moyens coercitifs pour stopper ces navires.»

Lors de leur point de presse commun, les chefs mohawks s'en sont pris au chargement en provenance de la Russie, parce que c'est celui qui doit arriver au Canada par bateau, descendre le fleuve et passer près de Québec, Trois-Rivières et Montréal, pour frôler ensuite les deux réserves indiennes, et s'arrêter à Cornwall. De là, le combustible nucléaire serait transbordé dans un camion et prendrait la route suivant un itinéraire de quatre heures empruntant les routes 401, 416 et 417 et la route 17 ontariennes jusqu'à Chalk River, au nord-ouest d'Ottawa, où Énergie atomique du Canada possède un réacteur de recherche.

Le conseil municipal de Cornwall s'est opposé publiquement au projet par voie de résolution ces dernières semaines, tout comme celui de Sault-Sainte-Marie, il y a quelques jours. La municipalité doit servir de lieu de transbordement du second chargement prévu pour cet automne, en provenance des célèbres laboratoires de Los Alamos, au Nouveau-Mexique.

Rappelons que le mois dernier, sans consultation publique, et sans le moindre débat parlementaire, le gouvernement du Canada a autorisé ces deux premiers chargements de combustible nucléaire, communément appelé MOX. Le MOX contient un faible pourcentage de plutonium. Les scientifiques canadiens disent être en mesure de le rendre inutilisable pour la fabrication d'armes et de pouvoir le «recycler» en combustible pour réacteurs nucléaires civils. Un comité mixte du Sénat et de la Chambre des communes proposait l'abandon du projet, en 1998, mais le gouvernement en a fait fi.

Depuis, des groupes écologistes, et notamment Greenpeace, qui a tenu des manifestations passées presque inaperçues à ce propos depuis six mois, dénoncent ce projet, en soulignant que les deux puissances nucléaires ont accumulé un stock de MOX estimé à plus de 50 tonnes métriques. En s'impliquant de cette manière dans les efforts internationaux de désarmement, le Canada s'expose, selon eux, à devenir sous peu «la poubelle nucléaire du monde».

Même si aucune publicité n'a vraiment été faite autour de ces projets, les Canadiens ont tout de même jusqu'au 15 octobre pour faire connaître leur point de vue sur la question. Le ministère fédéral des Transports expose le projet, des mesures de sécurité prévues et les itinéraires de ces premiers convois, sur son site Internet à l'adresse www.tc.qc.ca/tdgoods/info/mox-f.html.


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le 2 octobre, 1999 - Les Mohawks s'opposent au transfert de plutonium.

Le Droit
page 2

Pas sur mon territoire...
«Résistance humaine» s'il le faut

Les leaders mohawks ont fait savoir hier que leurs communautés résisteront autant qu'il le faudra pour empêcher un chargement de plutonium de passer sur leur territoire.

Énergie atomique du Canada prévoit qu'une cargaison pouvant atteindre 50 tonnes de carburant contenant du plutonium empruntera la Voie maritime du Saint-Laurent pour se rendre à Chalk River, en Ontario. Elle traversera notamment la réserve de Kahnawake, au sud de Montréal, et la réserve d'Akwesasne, qui chevauche le Québec, l'Ontario et l'État de New York.

Les leaders ont précisé qu'ils ont l'intention de stopper le chargement, qui doit arriver au Canada en provenance de la Russie en novembre.

«Nous utiliserons tous les moyens possibles pour l'empêcher de passer sur notre territoire», a déclaré le leader des Mohawks de Kahnawake, Joe Norton, au cours d'une conférence de presse.

Joe Norton, le leader des Mohawks de Kahnawake, et le chef de la réserve d'Akwesasne, Mike Mitchell, ont tous deux fait allusion à l'accident nucléaire qui s'est produit au Japon jeudi, où 55 personnes ont été exposées aux radiations dans une centrale [erreur: c'était un usine d'uranium, pas une centrale].

«Rien ne nous dit que les précautions et les mesures de sécurité qui sont prises empêcheront qu'un incident se produise», a dit le chef Norton.

Les Mohawks espèrent que le «bon sens» va l'emporter, a ajouté le chef Mitchell. Si le projet n'est pas abandonné, un recours en justice est envisagé, et si ce n'est pas suffisant, il y aura de la «résistance humaine».

M. Mitchell craint également que le navire ne s'échoue avant d'atteindre Cornwall, en Ontario, en raison du faible niveau d'eau dans le Saint-Laurent.

Pour sa part, M. Norton a invité tous les Canadiens à manifester leur opposition au projet. Il craint que si l'opération se déroule sans incident, les autorités fédérales se croient ensuite autorisées à faire du Canada un dépotoir pour les déchets nucléaires des autres pays.

Un représentant du ministère fédéral des Transports, John Read, précise que les Canadiens ont jusqu'au 15 octobre pour faire connaître leur opinion, et que le ministère décidera d'ici le 29 octobre s'il accordera ou non l'autorisation.


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