Télécopie à Jean Chrétien: « N'importons pas de plutonium »

À une récente rencontre du G-7 à Moscou (les 19 et 20 avril), le Premier ministre Jean Chrétien a signé une entent de principe qui ouvre la porte à l'importation de plutonium russe (extrait des ogives nucléaires) au Canada -- afin qu'il soit utilisé comme combustible pour les reacteurs de la centrale «Bruce A» d'Ontario-Hydro.

Il n'y a eu aucune consultation publique, aucun débat parlementaire, en fait aucune procédure démocratique quelle qu'elle soit à l'origine de cette initiative politique étonnante de la part de M. Chrétien.

SVP faites parvenir vos télécopies à M. Chrétien
- au (613) 957-5571, LE PLUS VITE POSSIBLE, -
si vous voulez exprimer votre opinion
ou celle de votre organisation sur ce projet.

N'hésitez pas à incorporer à votre propre message
les paragraphes suivants, en partie ou même intégralement.


Le plutonium peut aussi être importé des États-unis. S.V.P., lisez le «Nuclear Watchdog Bulletin» (en anglais) pour plus de détails -- et écrivez deux lettres:
  1. Dites au Premier ministre que vous vous opposez à l'importation de combustible au plutonium et que vous lui demandez de cesser d'appuyer un tel projet.

    Le Très Honorable Jean Chrétien
    Premier ministre du Canada
    local 309-S, Bloc du Centre, Chambre des Communes,
    Ottawa, Ontario, K1A 0A8
    (vous n'avex pas besoin de mettre de timbre)
    Telecopieur: 1-613-941-6900.

  2. Dites au Département de l'Énergie des États-unis que vous ne voulez pas qu'on importe du combustible de plutonium au Canada (la date limite est le 7 juin, 1996 -- re: Storage and Disposition of Weapons-Usable Fissile Materials, Draft Programmatic Environmental Impact Statement).

    U.S. Department of Energy
    Office of Fissile Materials Disposition
    PO Box 23786, Washington, D.C. 20026-3786, USA
    Telecopieur: 1-202-586-2710.









Canadian Coalition
for Nuclear
Responsibility






Regroupement pour
la surveillance
du nucléaire

TÉLÉCOPIE

Montréal, le 10 avril 1996

DESTINATAIRE :

M. Jean Chrétien, Premier ministre du Canada
(613) 941-6900

EXPÉDIÉ PAR : [ EXEMPLE ]

M. Gordon Edwards Ph.D., président,
Regroupement pour la surveillance du nucléaire
c.p. 236, Succursale Snowdon
Montréal, Qc
H3X 3T4
Tél./télécopie : (514) 489-5118
Monsieur le Premier ministre,

Le Regroupement pour la surveillance du nucléaire s'oppose vivement à tout projet d'importation du plutonium pour approvisionner en combustible les réacteurs CANDU d'Ontario-Hydro.

Nous vous invitons à élargir le cercle de vos conseillers en la matière. Toutes les études indépendantes que nous connaissons dans ce domaine recommandent la tenue d'un large débat public avant la prise de toute décision sur l'utilisation du plutonium comme combustible nucléaire. Un tel débat n'a jamais eu lieu au Canada. Par conséquent, vous n'avez pas de mandat des Canadiens pour suivre cette ligne de conduite périlleuse.

Nous croyons qu'il est inacceptable de continuer dans cette voie pour les motifs suivants :

  1. l'augmentation du commerce non-militaire du plutonium ne pourra qu'accroître les risques de vol ou de détournement de cette matière par des criminels, des organisations terroristes ou d'autres groupes souhaitant en utiliser comme explosif atomique ou comme arme radiologique;
  2. si le Canada utilise le plutonium comme combustible nucléaire cela encouragera d'autres gouvernements à lui emboîter le pas, avec pour résultat la perpétuation des problèmes posés par le plutonium et non leur élimination;
  3. lorsque le plutonium est utilisé comme combustible, le transport et de la manipulation de cette substance exigent la mise en place de mesures de sécurité sans précédent. De telles mesures auront un impact défavorable sur l'exercise des libertés civiques au Canada;
  4. le caractère extraordinairement toxique du plutonium sous sa forme respirable et le danger d'engendrer une masse critique accidentellement impliquent que toute usine de production de combustible d'oxyde mixte (un combustible incluant du plutonium) sera extrêmement coûteuse à construire et dangereuse à exploiter;
  5. mais, fait encore plus important, une usine de production de combustible à base de plutonium posera des risques de sécurité exceptionnels pour le Canada. En effet, à pareil stade du maniement du plutonium celui-ci n'est pas mélangé avec des matières hautement radioactives et il est facile à transporter;
  6. les spécialistes conviennent que même si on pouvait obtenir du plutonium gratuitement, l'utilisation du combustible d'oxyde mixte serait substantiellement plus coûteuse que le maintien de l'uranium naturel comme combustible;
  7. la « combustion » du plutonium dans un réacteur CANDU n'élimine pas cette substance. En effet, une fraction seulement du plutonium se fissionne. En outre, de nouvelles quantités de plutonium se créent au sein du réacteur en raison de l'activation de l'uranium 238 par les neutrons. La part du plutonium resté non-fissionné (extraite des ogives) ainsi que le plutonium nouvellement créé peuvent tous deux servir à la confection d'armes nucléaires et poseront, de ce fait, un problème de sûreté pendant des millénaires;
  8. à notre avis, Pierre Trudeau avait raison en 1978 lorsqu'il a déclaré aux Nations-Unies que la production du plutonium devrait être proscrite mondialement. Il semble peu sensé de « brûler » le plutonium comme combustible ou de le mettre sous clef alors qu'on continue à le produire à l'autre extrémité de la chaîne de production/consommation de combustible. Nous croyons que notre gouvernement devrait travailler à mettre fin à sa production partout dans le monde;
  9. par ailleurs, la vente de réacteurs CANDU outre-mer augmente la quantité de plutonium dans le monde. En effet, n'importe quel régime durant les cinquante mille prochaines années pourra extraire le plutonium du combustible usé des réacteurs CANDU pour en faire des bombes atomiques;
  10. nous croyons que le plutonium en provenance d'ogives nucléaires doit être gardé dans le cadre d'un dispositif de sûreté serré sous la surveillance rigoureuse de la communauté internationale. Nous croyons que ce plutonium ne doit pas être utilisé comme combustible dans des réacteurs nucléaires civils et nous nous opposerons vigoureusement à toute tentative d'en importer au Canada à cette fin.
  11. Nous sollicitons instamment une réunion avec vous, Monsieur le Premier ministre, pour discuter de cette importante question.



    Veuillez agréer, Monsieur le Premier ministre, l'expression de nos sentiments les plus distingués



    Gordon Edwards, Ph.D., président
    Regroupement pour la surveillance nucléaire



    c.c.

    Mme. Anne McLellan, Ministre des Ressources naturelles (613) 943 0044
    M. John Manley, Ministre de l'Industrie (613) 996 3443
    M. Lloyd Axworthy, Ministre des Affaires extérieures (613) 992 0302


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